Je ne sais pas. Nos mœurs sont différents des vôtres. La vue de vos villes fait mal aux yeux de l'Homme Rouge. Mais peut-être est-ce parce que l'Homme Rouge est un sauvage et ne comprend pas.
1 févr. 2010
15-Les Indiens savaient...
Notre mère la terre...
Auteur: Chef Seattle en 1854.
Nous savons que l'Homme Blanc ne comprend pas nos mœurs. Une parcelle de terre ressemble pour lui à la suivante, car il est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin. La terre n'est pas son frère, mais son ennemi, et lorsqu'il l'a conquise, il va plus loin. II abandonne la tombe de ses aïeux et cela ne le tracasse pas. II enlève la terre à ses enfants et cela ne le tracasse pas. La tombe de ses aïeux et le patrimoine de ses enfants tombent dans l'oubli. Il traite sa mère, la terre, et son frère, le ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre comme les moutons ou les perles brillantes. Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui qu'un désert.
Je ne sais pas. Nos mœurs sont différents des vôtres. La vue de vos villes fait mal aux yeux de l'Homme Rouge. Mais peut-être est-ce parce que l'Homme Rouge est un sauvage et ne comprend pas.
Il n'y a pas d'endroit paisible dans les villes de l'Homme Blanc. Pas d'endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps, ou le froissement des ailes d'un insecte. Mais peut-être est-ce parce que je suis un sauvage et ne comprends pas. Le vacarme semble seulement insulter les oreilles. Et quel intérêt y a-t-il à vivre, si l'homme ne peut entendre le cri solitaire de l'engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d'un étang la nuit ? L'Indien préfère le son doux du vent s'élançant comme une flèche au-dessus de la face d'un étang et l'odeur du vent lui-même, lavé par fa pluie de midi, ou parfumé par le pin pignon.
L'air est précieux à l'Homme Rouge car toutes choses partagent le même souffle. L'Homme Blanc ne semble pas remarquer l'air qu'il respire. Vous devez vous rappeler que l'air nous est précieux, que l'air partage son esprit avec tout ce qu'il fait vivre. Le vent, qui a donné à notre grand père son premier souffle, a aussi reçu son dernier soupir. Et si nous vous vendons notre terre, vous devez la garder à part et la tenir comme un endroit où même l'Homme Blanc peut aller goûter le vent, adouci par les fleurs des prés. Si nous décidons d'accepter de vous vendre notre terre, j'y mettrai une condition: l'Homme Blanc devra traiter les bêtes de cette terre comme ses frères.
Je suis un sauvage et ne connais pas d'autre façon de vivre. J'ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l'Homme Blanc, qui les avait abattus d'un train qui passait. Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que les bisons que nous ne tuons que pour subsister.
Qu'est-ce que l'homme sans les bêtes ? Si toutes les bêtes disparaissaient, l'homme mourrait d'une grande solitude de l'esprit. Car ce qui arrive aux bêtes arrive bientôt à l'homme. Toutes choses se tiennent.
Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu'ils foulent est fait des cendres de nos aïeux...
Pour qu'ils respectent la terre, dites à vos enfants qu'elle est enrichie de la vie de chacun de nous...
Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres: que la terre est notre mère...
Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre...
Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes...
Nous savons au moins ceci: la terre n'appartient pas à l'homme...
L'homme appartient à la terre, cela, nous le savons...
Toutes choses se tiennent comme le sang qui unit une même famille...
Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre...
Ce n'est pas l'homme qui a tissé la trame de la vie: il en est seulement un fil...
Tout ce qu'il fait à la trame, il le fait à lui-même...
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